Il existe de nombreuses techniques de phytoépuration, comme représenté dans l’illustration ci-dessus, mais le principe demeure identique : une eau “sale” à traiter, parvient jusqu’au site de phytoépuration, où sont installées des plantes spécifiques, et en ressort “propre”, grâce à l’action de ces végétaux.
En effet, les plantes sont soigneusement choisies pour leurs propriétés naturelles époustouflantes, et elles sont accompagnées d’un milieu adéquat, riche en minéraux, substrats et autres bactéries pour que le système soit le plus efficace possible. La phytoépuration repose donc sur des synergies et collaborations entres différents êtres vivants, mais tous les processus qui la composent ne sont pas biologiques. En effet, le choix du substrat inerte (sableux par exemple) qui compose la base fermée du bassin de phytoépuration est capital, car les métaux lourds et le phosphore s’y absorbent. La matière organique, elle, est dégradée principalement par des microorganismes promus par la présence de certaines plantes, et d’autres éléments, comme le nitrogène, sont retenus par des processus biologiques naturels des végétaux choisis.
Un avantage supplémentaire de la phytoépuration est qu’elle peut ne pas être utilisée seulement pour traiter des eaux usées, mais aussi pour purifier des zones aqueuses polluées, lacustres par exemple, puisqu’elle peut se réaliser grâce à des plantes macrophytes subaquatiques, flottantes ou émergentes, à condition de trouver une espèce non invasive à laquelle le milieu à traiter convient.
En somme, la phytoépuration, d’installation simple mais réfléchie, et de fonctionnement complexe car naturel, est une représentation intéressante d’une étroite collaboration entre vivants qui tous en retirent profit : êtres humains, végétaux, microorganismes, mais aussi insectes, amphibiens et mammifères aquatiques aujourd’hui de plus en plus rares.
En France, quelques entreprises ont choisi cette voie, par exemple :
Ces entreprises travaillant plutôt à une échelle locale, il devient capital de réaliser des sensibilisations auprès des communes et habitants des zones rurales, mais aussi des communautés citadines. L’obstacle n’est pas réellement économique, en tout cas en zone rurale, sinon structurel et culturel : il faut trouver l’espace pour réaliser ces projets, il faut sensibiliser aux fabuleuses capacités biologiques de purification, il faut faire connaître ces solutions aujourd’hui méconnues du grand public, et il faut accepter de voir dans l’entourage proche des habitations ce qui aujourd’hui est enfoui. Les canalisations souterraines et autres réseaux opaques font en effet partie de l’invisibilisation des déchets générés et dissimulent la réalité de la complexité du traitement des eaux usées, mais aussi sa matérialité : il faut des centaines mètres, voire plus, pour que les eaux parviennent à une station d’épuration, dont le fonctionnement est incompréhensible et hermétique de l’extérieur.
Bien sûr, pour entreprendre la généralisation des stations de phytoépuration, il faut déjà faire en sorte que les eaux usées ne soient pas sursaturées de déchets ménagers ou objets jetés par négligence, c’est donc aussi un mode de vie qui est à modifier profondément.