Un récit socio-technique proposé par les étudiants d'Hutech
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CC BY-SA : Lisa BENASSI & Ambre LECLERCQ
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En ce mois de juin 2050, je retourne à Shanghai pour la première fois depuis que j’ai quitté la Chine en 2015, après y avoir passé une enfance expatriée. Avant de franchir les portes de l’aéroport, je sors, un peu par réflexe, mon téléphone pour y consulter l’application qui indique le niveau de pollution de l’air. Lorsque je clique sur l’icône, s’affiche un message auquel je ne m’attendais pas et que je vous traduis ici : “Cette application n’est plus en service”. Je repense alors au rituel que j'avais tous les matins avant d’aller à l’école. J’allumais mon téléphone, je swipais 2 fois à droite puis je cliquais sur l'icône et enfin s’affichait la donnée chiffrée qui me dirait si l’école serait maintenue ce jour : le taux de pollution de l’air ambiant. En supprimant l’application, je comprends bien que cette époque est révolue. La rapide évolution des affections du système respiratoire en milieu urbain pollué au cours des dernières décennies a accéléré l’amélioration de la qualité de l’air dans les villes et aujourd’hui, le 14 juin 2050, je peux marcher dans Shanghai, ex-mégalopole “méga-polluée”, sans masque pour me protéger de l’air désormais purifié.
Pour en arriver là, il a fallu que chacun prenne conscience de l’existence d’une relation de soin réciproque entre l’Homme et l’environnement qui assure la viabilité des deux entités à long terme, car un environnement sain prodigue à l’Homme les ressources nécessaires au support de la vie (eau claire, denrées alimentaires, climats cléments, etc.) En 2050, la santé humaine est placée au cœur des préoccupations, et ceci n’a été rendu possible qu’en cessant de négliger la santé environnementale.
Pourtant, nous partions de loin. Dans nos anciennes sociétés drivées par la croissance du PIB, nous participions chaque jour, en travaillant ou en allant faire nos courses, au maintien de la santé économique qui reposait sur deux activités principales : produire et consommer, nourries par l’innovation, c’est-à-dire la production de nouveau pour entretenir la consommation. Cependant, ces modes de vie pathogènes engendrés et pérennisés par un système capitalisto-industriel dégradaient la santé environnementale et par conséquent la santé humaine. Franchissant les barrières de notre corps par l’alimentation et par l’air, les maux du monde extérieur s’étaient en effet déversés dans nos milieux intérieurs et les dérives de la pollution environnementale s’étaient répercutées sur la santé humaine. Deux grandes familles de pathologies chroniques favorisées par ces modes de vie s'étaient ainsi largement répandues : les maladies dites de « l’opulence » causées par l’alimentation, et les affections respiratoires comme l’asthme liées à la qualité de l’air dans les milieux urbains. Certaines solutions médicales étaient alors mises en place pour faciliter le quotidien de ces patients. Mais aujourd’hui, nos sociétés choisissent de ne plus se contenter de faire vivre mieux avec la maladie, elles ont désormais l’ambition de faire vivre sans la maladie en agissant sur la santé environnementale pour améliorer la santé humaine, cette dernière étant devenue le fil conducteur de leurs modèles de développement.
En 2050, nous orientons donc nos modes de vie vers une santé systémique et avons ainsi renoué avec une santé humaine et environnementale. Nos sociétés, guidées non plus par la santé économique mais par la santé humaine, ont cessé de penser production et croissance économique pour penser vie entière en bonne santé dans des environnements dépollués. Dans une relation de soin mutuel, l’homme guérit dans un environnement en « dépollution ». Pour en arriver là, il a fallu se concentrer sur deux voies principales d’amélioration de la santé humaine : la qualité de l’air et la santé humaine. En effet, nous sommes faits de la nourriture que nous ingérons et de l’air que nous respirons, comme des incursions de la Nature en nous.
Pour en arriver là, il a fallu que chacun prenne conscience de l’existence d’une relation de soin réciproque entre l’Homme et l’environnement qui assure la viabilité des deux entités à long terme, car un environnement sain prodigue à l’Homme les ressources nécessaires au support de la vie (eau claire, denrées alimentaires, climats cléments, etc.) En 2050, la santé humaine est placée au cœur des préoccupations, et ceci n’a été rendu possible qu’en cessant de négliger la santé environnementale.
Pourtant, nous partions de loin. Dans nos anciennes sociétés drivées par la croissance du PIB, nous participions chaque jour, en travaillant ou en allant faire nos courses, au maintien de la santé économique qui reposait sur deux activités principales : produire et consommer, nourries par l’innovation, c’est-à-dire la production de nouveau pour entretenir la consommation. Cependant, ces modes de vie pathogènes engendrés et pérennisés par un système capitalisto-industriel dégradaient la santé environnementale et par conséquent la santé humaine. Franchissant les barrières de notre corps par l’alimentation et par l’air, les maux du monde extérieur s’étaient en effet déversés dans nos milieux intérieurs et les dérives de la pollution environnementale s’étaient répercutées sur la santé humaine. Deux grandes familles de pathologies chroniques favorisées par ces modes de vie s'étaient ainsi largement répandues : les maladies dites de « l’opulence » causées par l’alimentation, et les affections respiratoires comme l’asthme liées à la qualité de l’air dans les milieux urbains. Certaines solutions médicales étaient alors mises en place pour faciliter le quotidien de ces patients. Mais aujourd’hui, nos sociétés choisissent de ne plus se contenter de faire vivre mieux avec la maladie, elles ont désormais l’ambition de faire vivre sans la maladie en agissant sur la santé environnementale pour améliorer la santé humaine, cette dernière étant devenue le fil conducteur de leurs modèles de développement.
En 2050, nous orientons donc nos modes de vie vers une santé systémique et avons ainsi renoué avec une santé humaine et environnementale. Nos sociétés, guidées non plus par la santé économique mais par la santé humaine, ont cessé de penser production et croissance économique pour penser vie entière en bonne santé dans des environnements dépollués. Dans une relation de soin mutuel, l’homme guérit dans un environnement en « dépollution ». Pour en arriver là, il a fallu se concentrer sur deux voies principales d’amélioration de la santé humaine : la qualité de l’air et la santé humaine. En effet, nous sommes faits de la nourriture que nous ingérons et de l’air que nous respirons, comme des incursions de la Nature en nous.
9L d’air par minute
70m2 de surface d’échange avec l’extérieur
70m2 de surface d’échange avec l’extérieur
Je dépose mes valises dans la chambre d’hôtel et décide d’enfiler mes tennis pour aller courir dans les rues de la mégalopole chinoise. Après seulement quelques minutes, je sens mes poumons qui soulèvent ma cage thoracique et l’air pur qui s’y engouffre pour soulager l'échauffement qui se déploie dans ma poitrine. Je savoure cet air qui n’est plus chargé des particules de charbon, largement utilisé pour chauffer les logements en Chine au début du siècle. Même si je conserve les séquelles d’une enfance passée dans les rues polluées de Shangaï, je prends plaisir à sentir mes poumons se gonfler difficilement sous la pression de l’air qui s’exerce contre leurs parois. Je peine à reconnaitre les paysages de cette ville qui m’était pourtant si familiers quand j’étais enfant. Les routes bondées ont laissé place aux rues piétonnes et aux pistes cyclables qui sillonnent désormais la mégalopole. En chemin, je passe devant la grille d’un hôpital. Tout est calme ici, difficile d’imaginer qu’il y a quelques années encore, les patients pouvaient attendre des heures avant d’être pris en charge, souvent pour des maladies qu’ils peuvent désormais traiter chez eux.
En 2050, les modes de production et de consommation sont transformés. Les ports commerciaux se vident à mesure que l’artisanat local remplace l’industrie, devenue obsolète dans des sociétés où l’injonction n’est plus à la surconsommation. La boucle production-consommation s’est réduite dans l’espace mais allongée dans le temps : on consomme des produits locaux que l’on garde et que l’on répare jusqu’à l’obsolescence acquise (et non plus programmée). L’économie n’est plus pensée qu’en termes de croissance. Finalement les orientations sont aujourd’hui décidées en fonction de la santé humaine et de la santé environnementale.
Par ailleurs, nous sommes parvenus à éliminer la majorité des sources d’énergie fossiles ultrapolluantes. Par exemple, en 2050, le charbon a été totalement abandonné comme source d’énergie pour le chauffage au profit de sources d’énergie renouvelables. En ville, les voitures ont été dés-introduites pour céder leur place aux transports en commun et d’autres véhicules énergétiquement sobres ; tandis que les végétaux, premier rempart contre la pollution de l’air, ont regagné le paysage urbain.
Diabète de type 2 :
1 adulte sur 11 atteint dans le monde
+ 5% chaque année
1 adulte sur 11 atteint dans le monde
+ 5% chaque année
Ma balade m’amène rapidement à l’entrée d’un potager urbain. Je décide de faire une pause pour reprendre mon souffle et m’accoude sur les barrières en bois qui encadrent ce lopin de terre au cœur duquel pousse du soja, devenu une source importante de protéines depuis que le végétarisme prédomine largement dans nos régimes alimentaires. Une femme récolte les fèves de soja dans un sac qu’elle porte à l’épaule et qui commence déjà à se remplir. Soudain, je reconnais sous ces cheveux roux Paige, une Américaine expatriée qui avait été ma voisine pendant mon enfance. Heureuses de nous retrouver, nous décidons de faire un bout de chemin ensemble. Elle m’explique alors comment elle compte transformer les fèves de soja en protéines de soja, de haute qualité nutritionnelle, qu’elle pourra ensuite donner à ses enfants dont la croissance réclame de l’énergie. Un peu nostalgique, je repense aux gâteaux de mon enfance et à cette pâte de chocolat à l’huile de palme entourée de deux biscuits sucrés épais. Aujourd’hui ils ne sont plus produits mais, en sentant la pompe à insuline qui, depuis mes 21 ans reste accrochée à la chaire molle de mon bras quelques centimètre au-dessus de mon coude, je suis convaincue que c’est mieux ainsi.
En 2050, la cuisine « faite-maison » est généralisée, nos emplois du temps quotidiens ont été repensés pour nous permettre de cuisiner. Une alimentation plus saine est aussi rendue possible par la mise à disposition locale de denrées alimentaires non transformées et de saison et la diminution générale de la consommation de produits carnés. Des innovations technologiques ont également permis d’améliorer les propriétés nutritionnelles des aliments et les espaces de production ont été diversifiés et optimisés en réintroduisant des potagers dans les villes. Beaucoup de citoyens se sont également dirigés vers davantage d’autosuffisance.
Pour en arriver là, notre modèle agricole a connu de profondes mutations, il ne laisse plus à la charge d’une poignée d’agriculteurs le soin de nourrir l’entièreté de la population, comme c’était encore le cas en 2020 (un paysan français nourrissait en moyenne 60 personnes - voir source). Le confinement pendant la Covid-19 avait été l’occasion pour beaucoup de (re)commencer à cuisiner et même jardiner et nous a fait prendre conscience de la valeur de cette activité. Grâce aux réformes du monde du travail contemporain, nous avons poursuivi ce mouvement. Des sources alimentaires premières ont été réintroduites dans le milieu urbain : l’approvisionnement est désormais local. Les populations peuvent trouver des denrées alimentaires non transformées à domicile ou dans leur quartier, et même les citadins peuvent commencer à cultiver chez eux ou dans des potagers urbains partagés. Enfin, en 2050, chaque citoyen a conscience de l’impact de l’alimentation sur sa santé et est désormais capable de se procurer des aliments sains, d’une part via l’autoproduction, et d’autre part car le prix des denrées est rendu accessible, grâce à la suppression, ou presque, d’intermédiaires entre le producteur et le consommateur. Aussi, les investissements qu’ont fait les gouvernements pour améliorer la qualité des aliments dans les cantines sont amortis par une amélioration notable de la santé physique et mentale des populations, diminuant les coûts d’autrefois liés à l’absentéisme, aux congés maladies, etc.
- Verrou 1 : un modèle de développement économique polluant
En 2022, notre modèle de développement économique était encore très polluant, en témoignait la pollution croissante de l’air dans les pays en « voie de développement » qui s’engageaient sur la route de l’industrialisation, déjà empruntée par la majorité des pays occidentaux depuis la révolution chimique à la fin du XVIIIème siècle. Tous les secteurs de production (alimentaire, textile, numérique etc.) s’inspiraient d’un modèle économique mondialisé qui se reposait sur la production en masse et à bas coûts de biens échangés à l’international (imports et exports). Ces procédés commerciaux s’étaient révélés être particulièrement polluant, tant au niveau de la production qui impliquait l’utilisation de polluants (pesticides par exemple), que de la distribution qui déployaient à travers le globe des cargos commerciaux consommateurs de kérosène. La tendance économique était donc à la croissance qui soutenait des modes de production polluants pour répondre à des consommateurs qui se faisaient livrer à domicile toujours plus de produits, toujours moins cher et ayant traversé le globe. - Verrou 2 : des comportements urbains polluants …
En 2022, l’accès aux sources d’énergie moins polluantes étaient encore largement marginal. La majorité des consommateurs les jugeaient trop chères et les rendements énergétiques de ces différents dispositifs de production d’énergie (éoliennes, panneaux photovoltaïques) demeuraient largement insatisfaisants. L’un des obstacles principaux demeuraient l’intermittence des énergies renouvelables (rendement variable en fonction de l’ensoleillement, des vents…) qui ne pouvaient garantir une production d’énergie stable. Leur implémentation n’était donc pas envisageable dans des pays qui n’avaient pas déjà développé de « plans B », comme le nucléaire, pour subvenir à la demande énergétique importante liée à des modes de vies gourmands en énergie, à l’échelle individuelle avec le chauffage par exemple, mais aussi à l’échelle collective avec sites de production industriels ultra polluants et ultra sollicités pour répondre aux exigences de la surconsommation.
En outre, le réseau de transport en commun, pas suffisamment développé et/ou organisé, ainsi que les dangers de l’utilisation d’un vélo ou d’une trottinette en circulation hybride urbaine, favorisaient encore l’utilisation de la voiture en 2022. Encore communément utilisée comme un moyen de transport individuel, parfois pour assurer des déplacements sur des courtes distances, la voiture restait un obstacle majeur à l’amélioration de la qualité de l’air en ville, malgré l’ouverture du marché de la voiture électrique. Au-delà des problèmes logistiques, une véritable déconstruction de notre rapport à l’espace et au temps s’était opérée : en 2h50 min, on pouvait parcourir les 1805km qui sépare Paris de Djerba pour des vacances ayant coûté une centaine de litres de kérosène et plus de 300kg de CO2 aller-retour par passager.
Nos habitudes de consommation et de production particulièrement énergivores empêchaient une transition vers des sources d’énergie respectueuses de l’environnement, incapables de soutenir la demande énergétique. Enfin, notre rapport à l’espace, et plus précisément au déplacement, largement façonné par des moyens de transport fonctionnant grâce aux énergies fossiles, produisait de la pollution. Avec des véhicules parcourant toujours plus vite des distances toujours plus grandes, particulièrement attractifs à l’ère de l’accélération (le facteur temps est particulièrement important pour nos agenda chargés), les activités humaines se sont dispersées et multipliées au prix d’une forte utilisation d’énergies fossiles et une augmentation de la pollution de l’air. - Verrou 3 : …dans des milieux de moins en moins végétalisés
Le phénomène de bétonnisation urbaine, propulsé par les politiques d’aménagement urbain ont constitué un frein majeur à l’amélioration de la qualité de l’air. Avec la densification du bâti pour accueillir toujours plus d’habitants sur une surface qui ne s’étalait plus suffisamment, le béton avait fini de grignoter les derniers espaces verts. Les mécanismes de filtration naturels de l’air avaient progressivement disparu, à mesure que les immeubles, sortant de terre, poussaient sur l’herbe. - Verrou 4 : le modèle agricole intensif
Transformer radicalement notre modèle agricole qui s’est construit pendant des siècles a représenté un pas de géant. Depuis les débuts de l’artisanat de l’Ancien Régime, avec la diversification des activités humaines, l’agriculture et l’élevage se sont professionnalisés pour générer une classe de métier : les agriculteurs et éleveurs, chargés de fournir l’alimentation nécessaire au reste de la population, occupée dans d’autres milieux de production. Pour la majorité de la population, le lien aux ressources alimentaires se faisait via la monnaie qui a permis la délégation de l’agriculture et de l’élevage. Ce modèle alimentaire s’est perpétré et s’est accentué au sortir de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pour assurer l’autosuffisance alimentaire de l’Europe, les gouvernements ont demandé aux agriculteurs d’adopter un modèle intensif et productiviste (produire en grande quantité à bas prix) et reposant souvent sur la monoculture. Par habitude, ces derniers ont poursuivi ce mode de production efficace qui dégradait pourtant de qualité du produit et les écosystèmes des sols (pesticides, monoculture, labourage). Même les formations des ingénieurs agronomes portaient la trace de ce modèle en 2020, ne dispensant pas de cours de microbiologie des sols, participant à une vision simplificatrice et réifiée de la nature, soutenant de telles pratiques. Bien que ce modèle insidieux, nécessitant toujours plus d'intrants pour obtenir un même rendement, nous aient menés à une impasse, les agriculteurs ont peiné à l’abandonner. Changer leurs habitudes était d’autant plus difficile dans un contexte de nécessité de produire plus de nourriture (population croissante), avec moins de ressources (raréfaction des terres exploitables, sécheresse) et davantage de compétitivité (pays voisins vendant les mêmes denrées à moindre coût). - Verrou 5 : le manque de temps pour cuisiner dû à l’organisation du travail
En 2020, nous n’avions plus seulement cessé de cultiver ou d’élever pour nous-mêmes, mais nous avions également cessé de cuisiner. L’arrivée massive des femmes sur le marché de l’emploi après les guerres mondiales avait transformé le rapport des foyers aux travaux domestiques. La mère ne se consacrait plus au « domus » (foyer) pendant que le père travaillait. Par ailleurs, nos activités (travail, tâches domestiques, loisirs) se multipliaient, rigidifiant nos emplois du temps. Ainsi, nous avions dû accélérer nos modes de vie et n’arrivions plus à nous ménager du temps pour cuisiner. Nous avions donc délégué le processus de transformation des ressources alimentaires premières en plats cuisinés et ingérables à l’industrie agro-alimentaire : ce fut la naissance des plats préparés et de tous les autres produits ultra-transformés vendus dans nos supermarchés, largement popularisés à travers le globe. Or, ces aliments, produits par ces industries drivées par les objectifs de productivité, pouvaient être à la fois dangereux (cas des toxi infection alimentaires comme avec les pizzas Buitoni, survenues car les conditions d’hygiènes n’étaient pas respectées afin de produire plus vite) et malsains (riches en sucres, contenant de nombreux conservateurs et perturbateurs endocriniens qui entrainaient des risques à long terme pour la santé humaine : diabète de type2, obésité, dérèglements hormonaux, cancers, maladies cardio-vasculaires, etc.) - Verrou 6 : l'éloignement de la production…
L’organisation sociale et le tissu géographique, séparant les espaces urbains des espaces ruraux, augmentait la distance entre le lieu de production et le lieu de consommation, car la plupart des denrées sont difficiles voire impossible à produire en ville (manque de place, de ressources : pour le bétail notamment). La disparition des circuits-courts s’était renforcée depuis le XXe siècle à cause de l’étalement urbain dû à la concentration des richesses dans les villes, le développement des réseaux de transport permettant de distribuer les denrées à grande échelle, ainsi que l’industrialisation et l’internationalisation des marchés alimentaires. Cette distanciation entre le champ et l’assiette, avait pour conséquence de dégrader la qualité des aliments. Par exemple, les fruits perdaient de leurs propriétés nutritionnelles, car ils n’étaient plus récoltés à maturité pour éviter qu’ils pourrissent lors de leur transport. De même, beaucoup d’aliments contenaient des conservateurs nocifs car ils étaient consommés bien longtemps après leur fabrication. - Verrou 7 : … modelant nos habitudes de consommation
Cet éloignement géographique engendrait un éloignement conceptuel. Les citoyens, en ne cultivant plus ce qu’ils consommaient, avaient perdu leurs repères alimentaires, les notions de spatialité et de matérialisation des cultures s’étaient effondrées, les amenant à acheter des denrées importées d’autres pays, alors qu’elles étaient parfois produites aussi en France. La santé et les enjeux environnementaux n'étaient donc pas la première considération des consommateurs. Malgré toutes les recommandations nutritionnelles que nous connaissions bien (manger 5 fruits et légumes par jour) et tous les outils et informations dont nous disposions (par exemple avec des applications comme Yuka évaluant la qualité des produits), nos choix alimentaires étaient bien davantage motivés par d’autres facteurs : le goût, la praticité, l’apparence et le prix du produit, constamment mis en exergue par la publicité. Nous étions donc poussés à consommer des aliments de moindre qualité, souvent moins coûteux, et à consommer ce dont nous avions envie lorsque nous en avions envie. Les restaurants comme les grandes surfaces produisaient ainsi souvent les mêmes produits sans se préoccuper de leurs saisonnalités, impliquant nécessairement des importations de produits venus de loin.
En ce mois de juin 2050, je retourne à Shanghai pour la première fois depuis que j’ai quitté la Chine en 2015, après y avoir passé une enfance expatriée. Avant de franchir les portes de l’aéroport, je sors, un peu par réflexe, mon téléphone pour y consulter l’application qui indique le niveau de pollution de l’air. Lorsque je clique sur l’icône, s’affiche un message auquel je ne m’attendais pas et que je vous traduis ici : “Cette application n’est plus en service”. Je repense alors au rituel que j'avais tous les matins avant d’aller à l’école. J’allumais mon téléphone, je swipais 2 fois à droite puis je cliquais sur l'icône et enfin s’affichait la donnée chiffrée qui me dirait si l’école serait maintenue ce jour : le taux de pollution de l’air ambiant. En supprimant l’application, je comprends bien que cette époque est révolue. La rapide évolution des affections du système respiratoire en milieu urbain pollué au cours des dernières décennies a accéléré l’amélioration de la qualité de l’air dans les villes et aujourd’hui, le 14 juin 2050, je peux marcher dans Shanghai, ex-mégalopole “méga-polluée”, sans masque pour me protéger de l’air désormais purifié.
Pour en arriver là, il a fallu que chacun prenne conscience de l’existence d’une relation de soin réciproque entre l’Homme et l’environnement qui assure la viabilité des deux entités à long terme, car un environnement sain prodigue à l’Homme les ressources nécessaires au support de la vie (eau claire, denrées alimentaires, climats cléments, etc.) En 2050, la santé humaine est placée au cœur des préoccupations, et ceci n’a été rendu possible qu’en cessant de négliger la santé environnementale.
Pourtant, nous partions de loin. Dans nos anciennes sociétés drivées par la croissance du PIB, nous participions chaque jour, en travaillant ou en allant faire nos courses, au maintien de la santé économique qui reposait sur deux activités principales : produire et consommer, nourries par l’innovation, c’est-à-dire la production de nouveau pour entretenir la consommation. Cependant, ces modes de vie pathogènes engendrés et pérennisés par un système capitalisto-industriel dégradaient la santé environnementale et par conséquent la santé humaine. Franchissant les barrières de notre corps par l’alimentation et par l’air, les maux du monde extérieur s’étaient en effet déversés dans nos milieux intérieurs et les dérives de la pollution environnementale s’étaient répercutées sur la santé humaine. Deux grandes familles de pathologies chroniques favorisées par ces modes de vie s'étaient ainsi largement répandues : les maladies dites de « l’opulence » causées par l’alimentation, et les affections respiratoires comme l’asthme liées à la qualité de l’air dans les milieux urbains. Certaines solutions médicales étaient alors mises en place pour faciliter le quotidien de ces patients. Mais aujourd’hui, nos sociétés choisissent de ne plus se contenter de faire vivre mieux avec la maladie, elles ont désormais l’ambition de faire vivre sans la maladie en agissant sur la santé environnementale pour améliorer la santé humaine, cette dernière étant devenue le fil conducteur de leurs modèles de développement.
En 2050, nous orientons donc nos modes de vie vers une santé systémique et avons ainsi renoué avec une santé humaine et environnementale. Nos sociétés, guidées non plus par la santé économique mais par la santé humaine, ont cessé de penser production et croissance économique pour penser vie entière en bonne santé dans des environnements dépollués. Dans une relation de soin mutuel, l’homme guérit dans un environnement en « dépollution ». Pour en arriver là, il a fallu se concentrer sur deux voies principales d’amélioration de la santé humaine : la qualité de l’air et la santé humaine. En effet, nous sommes faits de la nourriture que nous ingérons et de l’air que nous respirons, comme des incursions de la Nature en nous.
Pour en arriver là, il a fallu que chacun prenne conscience de l’existence d’une relation de soin réciproque entre l’Homme et l’environnement qui assure la viabilité des deux entités à long terme, car un environnement sain prodigue à l’Homme les ressources nécessaires au support de la vie (eau claire, denrées alimentaires, climats cléments, etc.) En 2050, la santé humaine est placée au cœur des préoccupations, et ceci n’a été rendu possible qu’en cessant de négliger la santé environnementale.
Pourtant, nous partions de loin. Dans nos anciennes sociétés drivées par la croissance du PIB, nous participions chaque jour, en travaillant ou en allant faire nos courses, au maintien de la santé économique qui reposait sur deux activités principales : produire et consommer, nourries par l’innovation, c’est-à-dire la production de nouveau pour entretenir la consommation. Cependant, ces modes de vie pathogènes engendrés et pérennisés par un système capitalisto-industriel dégradaient la santé environnementale et par conséquent la santé humaine. Franchissant les barrières de notre corps par l’alimentation et par l’air, les maux du monde extérieur s’étaient en effet déversés dans nos milieux intérieurs et les dérives de la pollution environnementale s’étaient répercutées sur la santé humaine. Deux grandes familles de pathologies chroniques favorisées par ces modes de vie s'étaient ainsi largement répandues : les maladies dites de « l’opulence » causées par l’alimentation, et les affections respiratoires comme l’asthme liées à la qualité de l’air dans les milieux urbains. Certaines solutions médicales étaient alors mises en place pour faciliter le quotidien de ces patients. Mais aujourd’hui, nos sociétés choisissent de ne plus se contenter de faire vivre mieux avec la maladie, elles ont désormais l’ambition de faire vivre sans la maladie en agissant sur la santé environnementale pour améliorer la santé humaine, cette dernière étant devenue le fil conducteur de leurs modèles de développement.
En 2050, nous orientons donc nos modes de vie vers une santé systémique et avons ainsi renoué avec une santé humaine et environnementale. Nos sociétés, guidées non plus par la santé économique mais par la santé humaine, ont cessé de penser production et croissance économique pour penser vie entière en bonne santé dans des environnements dépollués. Dans une relation de soin mutuel, l’homme guérit dans un environnement en « dépollution ». Pour en arriver là, il a fallu se concentrer sur deux voies principales d’amélioration de la santé humaine : la qualité de l’air et la santé humaine. En effet, nous sommes faits de la nourriture que nous ingérons et de l’air que nous respirons, comme des incursions de la Nature en nous.
9L d’air par minute
70m2 de surface d’échange avec l’extérieur
70m2 de surface d’échange avec l’extérieur
Je dépose mes valises dans la chambre d’hôtel et décide d’enfiler mes tennis pour aller courir dans les rues de la mégalopole chinoise. Après seulement quelques minutes, je sens mes poumons qui soulèvent ma cage thoracique et l’air pur qui s’y engouffre pour soulager l'échauffement qui se déploie dans ma poitrine. Je savoure cet air qui n’est plus chargé des particules de charbon, largement utilisé pour chauffer les logements en Chine au début du siècle. Même si je conserve les séquelles d’une enfance passée dans les rues polluées de Shangaï, je prends plaisir à sentir mes poumons se gonfler difficilement sous la pression de l’air qui s’exerce contre leurs parois. Je peine à reconnaitre les paysages de cette ville qui m’était pourtant si familiers quand j’étais enfant. Les routes bondées ont laissé place aux rues piétonnes et aux pistes cyclables qui sillonnent désormais la mégalopole. En chemin, je passe devant la grille d’un hôpital. Tout est calme ici, difficile d’imaginer qu’il y a quelques années encore, les patients pouvaient attendre des heures avant d’être pris en charge, souvent pour des maladies qu’ils peuvent désormais traiter chez eux.
En 2050, les modes de production et de consommation sont transformés. Les ports commerciaux se vident à mesure que l’artisanat local remplace l’industrie, devenue obsolète dans des sociétés où l’injonction n’est plus à la surconsommation. La boucle production-consommation s’est réduite dans l’espace mais allongée dans le temps : on consomme des produits locaux que l’on garde et que l’on répare jusqu’à l’obsolescence acquise (et non plus programmée). L’économie n’est plus pensée qu’en termes de croissance. Finalement les orientations sont aujourd’hui décidées en fonction de la santé humaine et de la santé environnementale [Verrou 1 LIEN].
Par ailleurs, nous sommes parvenus à éliminer la majorité des sources d’énergie fossiles ultrapolluantes. Par exemple, en 2050, le charbon a été totalement abandonné comme source d’énergie pour le chauffage au profit de sources d’énergie renouvelables. En ville, les voitures ont été dés-introduites pour céder leur place aux transports en commun et d’autres véhicules énergétiquement sobres ; tandis que les végétaux, premier rempart contre la pollution de l’air, ont regagné le paysage urbain [Verrous 2 LIEN et 3 LIEN].
Diabète de type 2 :
1 adulte sur 11 atteint dans le monde
+ 5% chaque année
1 adulte sur 11 atteint dans le monde
+ 5% chaque année
Ma balade m’amène rapidement à l’entrée d’un potager urbain. Je décide de faire une pause pour reprendre mon souffle et m’accoude sur les barrières en bois qui encadrent ce lopin de terre au cœur duquel pousse du soja, devenu une source importante de protéines depuis que le végétarisme prédomine largement dans nos régimes alimentaires. Une femme récolte les fèves de soja dans un sac qu’elle porte à l’épaule et qui commence déjà à se remplir. Soudain, je reconnais sous ces cheveux roux Paige, une Américaine expatriée qui avait été ma voisine pendant mon enfance. Heureuses de nous retrouver, nous décidons de faire un bout de chemin ensemble. Elle m’explique alors comment elle compte transformer les fèves de soja en protéines de soja, de haute qualité nutritionnelle, qu’elle pourra ensuite donner à ses enfants dont la croissance réclame de l’énergie. Un peu nostalgique, je repense aux gâteaux de mon enfance et à cette pâte de chocolat à l’huile de palme entourée de deux biscuits sucrés épais. Aujourd’hui ils ne sont plus produits mais, en sentant la pompe à insuline qui, depuis mes 21 ans reste accrochée à la chaire molle de mon bras quelques centimètre au-dessus de mon coude, je suis convaincue que c’est mieux ainsi.
En 2050, la cuisine « faite-maison » est généralisée, nos emplois du temps quotidiens ont été repensés pour nous permettre de cuisiner. Une alimentation plus saine est aussi rendue possible par la mise à disposition locale de denrées alimentaires non transformées et de saison et la diminution générale de la consommation de produits carnés. Des innovations technologiques ont également permis d’améliorer les propriétés nutritionnelles des aliments et les espaces de production ont été diversifiés et optimisés en réintroduisant des potagers dans les villes. Beaucoup de citoyens se sont également dirigés vers davantage d’autosuffisance.
Pour en arriver là, notre modèle agricole a connu de profondes mutations, il ne laisse plus à la charge d’une poignée d’agriculteurs le soin de nourrir l’entièreté de la population, comme c’était encore le cas en 2020 (un paysan français nourrissait en moyenne 60 personnes - voir source) [Verrous 4 LIEN]. Le confinement pendant la Covid-19 avait été l’occasion pour beaucoup de (re)commencer à cuisiner et même jardiner et nous a fait prendre conscience de la valeur de cette activité. Grâce aux réformes du monde du travail contemporain, nous avons poursuivi ce mouvement [Verrou 5 LIEN]. Des sources alimentaires premières ont été réintroduites dans le milieu urbain : l’approvisionnement est désormais local. Les populations peuvent trouver des denrées alimentaires non transformées à domicile ou dans leur quartier, et même les citadins peuvent commencer à cultiver chez eux ou dans des potagers urbains partagés. Enfin, en 2050, chaque citoyen a conscience de l’impact de l’alimentation sur sa santé et est désormais capable de se procurer des aliments sains, d’une part via l’auto-production, et d’autre part car le prix des denrées est rendu accessible, grâce à la suppression, ou presque, d’intermédiaires entre le producteur et le consommateur. Aussi, les investissements qu’ont fait les gouvernements pour améliorer la qualité des aliments dans les cantines sont amortis par une amélioration notable de la santé physique et mentale des populations, diminuant les coûts d’autrefois liés à l’absentéisme, aux congés maladies, etc [Verrou 6 LIEN et 7 LIEN].
Avant-projets / idées de projets en réaction aux verrous
Avant-projet contre le verrou 1 LIEN : de nouveaux paradigmes et indicateurs de prospérité d’un pays
En réponse au verrou 1 LIEN, nous avons surtout pensé à une solution visant à faire évoluer le paradigme économique dans lequel nous nous trouvons en 2022. L’économiste Eloi Courant proposait à ce sujet d’abandonner le PIB comme indicateur, non plus seulement de la santé économique, mais plus généralement de la santé des sociétés. L’augmentation du PIB devait permettre l’amélioration de la qualité de vie qui n’a pourtant pas été perçue par toutes les populations. Pour poursuivre sa thèse, il soutient qu’il incombe aux sociétés de changer d’indicateur de santé global et de remplacer le PIB par l’espérance de vie en bonne santé pour guider nos choix en tant que société.
Avant-projet contre le verrou 5 LIEN : des réformes pour transformer nos modes de travail
En réponse au verrou 5 LIEN, ce sont principalement des réformes dans le monde du travail qui sont à envisager, afin d’alléger les emplois du temps des travailleurs pour qu’ils puissent trouver le temps de cuisiner. Les conditions de travail pendant le confinement dû au Covid nous ont permis de retrouver du temps pour cuisiner et ont eu un impact significatif sur nos habitudes alimentaires. Selon une étude , 19% des Français.es ont déclaré consacrer plus de temps à la préparation des repas pendant cette période, et 29% ont fabriqué plus d’aliments « maison », comme les yaourts et le pain. Enfin, 21% ont affirmé avoir eu moins recours aux livraisons à domicile. Des modes de travail mixtes, incluant davantage le télétravail, pourraient ainsi représenter une solution efficace, nous permettant d’économiser du temps de transport et de renouer avec le foyer. La diminution du temps de travail serait aussi envisageable. En effet, la baisse des salaires engendrée pourrait être amortie par la baisse du coût des denrées, l’auto-production, la suppression des intermédiaires entre le producteur et le consommateur, voire aussi la réduction des frais médicaux avec le recul de certaines pathologies liées à une diète malsaine.
Projets
Projet 1.a : des microalgues pour purifier notre air
Projet 1.a : des microalgues pour purifier notre air
Dans la lutte pour l’amélioration de la qualité de l’air, nous avons décidé de nous intéresser à deux projets qui mettent en jeu l’utilisation de microalgues. Les capacités de ces micro-organismes, à la fois à produire et à épurer, permettent de rendre l’atmosphère terrestre viable. Quand on sait que 50% de l’oxygène est produit par des phytoplanctons qui capturent aussi chaque année 30% de CO2, on comprend le potentiel de ces microalgues qui sont les poumons de la Terre.
En outre, l’utilisation de microalgues, et plus généralement de solutions technologiques d’origine biologique, sont durables et respectueuses de l’environnement. On évite ainsi de verser dans le techno-solutionnisme, préférant des technologies biologiques et naturelles à de nouvelles machines, elles-mêmes source de pollution, tant par leur production que par leur utilisation ou leur recyclage. Pour entreprendre les changements que nous évoquions précédemment, cette nouvelle approche du développement technique qui prône la sobriété énergétique, voire l’utilisation de ressources 100% naturelles, doit être généralisée. On ne luttera plus en faveur de l’environnement avec des machines qui le pollueraient tout au long de leur cycle de vie car nous finirions sinon par toujours tourner en rond.
Si plusieurs entreprises et start-ups travaillent aujourd’hui au développement de solutions végétales pour tenter d’améliorer la qualité de l’air, la startup allemande Solaga est particulièrement intéressante. Ses employés travaillent sur l’utilisation de microalgues pour la mise en place de bio-filtres et est parvenue à développer un nouveau dispositif : « The Urban Algea filter », ou le « filtre à algues urbain » en français. Comme son nom l’indique, ce bio-filtre repose sur les propriétés des microalgues afin de purifier l’air dans les milieux urbains pollués. Parmi les gaz et les particules auxquels nous sommes quotidiennement exposés, les microalgues sont capables d’absorber, fixer, métaboliser et donc neutraliser le CO2 ou encore le NO2. L’utilisation de ces microalgues cultivées sur biofilm rend alors possible la purification de l’air urbain par la capture de gaz polluants.
En outre, l’utilisation de microalgues, et plus généralement de solutions technologiques d’origine biologique, sont durables et respectueuses de l’environnement. On évite ainsi de verser dans le techno-solutionnisme, préférant des technologies biologiques et naturelles à de nouvelles machines, elles-mêmes source de pollution, tant par leur production que par leur utilisation ou leur recyclage. Pour entreprendre les changements que nous évoquions précédemment, cette nouvelle approche du développement technique qui prône la sobriété énergétique, voire l’utilisation de ressources 100% naturelles, doit être généralisée. On ne luttera plus en faveur de l’environnement avec des machines qui le pollueraient tout au long de leur cycle de vie car nous finirions sinon par toujours tourner en rond.
Si plusieurs entreprises et start-ups travaillent aujourd’hui au développement de solutions végétales pour tenter d’améliorer la qualité de l’air, la startup allemande Solaga est particulièrement intéressante. Ses employés travaillent sur l’utilisation de microalgues pour la mise en place de bio-filtres et est parvenue à développer un nouveau dispositif : « The Urban Algea filter », ou le « filtre à algues urbain » en français. Comme son nom l’indique, ce bio-filtre repose sur les propriétés des microalgues afin de purifier l’air dans les milieux urbains pollués. Parmi les gaz et les particules auxquels nous sommes quotidiennement exposés, les microalgues sont capables d’absorber, fixer, métaboliser et donc neutraliser le CO2 ou encore le NO2. L’utilisation de ces microalgues cultivées sur biofilm rend alors possible la purification de l’air urbain par la capture de gaz polluants.
Les Urban Algea Filters
disposés dans des casiers
sur le site de Solaga
De plus, le format de ce dispositif, à savoir des panneaux de taille variable, permet de s’adapter à la topologie urbaine et aux exigences en matière d’économie de place. En effet, les tapis de microalgues peuvent par exemple être empilés dans des casiers dans les rues des villes (image ci-contre). On peut aussi imaginer recouvrir des façades ou des toits de bâtiments pour exploiter la hauteur et économiser de l’espace. L’objectif est ici double : utiliser les microalgues pour améliorer la qualité de l’air, tout en ramenant des éléments végétaux dans le milieu urbain pour lutter contre le phénomène de bétonisation [verrou 3 LIEN].
Ainsi, qu’il soit question d’orientation du développement technique ou encore de choix d’urbanisme en matière de végétalisation, les bio-filtres à microalgues représentent une alternative viable qui s’adaptent au paysage urbain pour lutter efficacement contre la pollution de l’air en ville.
Ainsi, qu’il soit question d’orientation du développement technique ou encore de choix d’urbanisme en matière de végétalisation, les bio-filtres à microalgues représentent une alternative viable qui s’adaptent au paysage urbain pour lutter efficacement contre la pollution de l’air en ville.
Projet 1.b : des microalgues comme source d’énergie
Projet 1.b : des microalgues comme source d’énergie
Dans le verrou 2 LIEN, nous abordions la question des sources d’énergie. Bien que la solution principale demeure un changement de nos comportements quotidiens particulièrement énergivores, le développement de sources d’énergie non-polluantes pour répondre à une consommation plus sobre demeure une problématique importante. Pour continuer de nous intéresser aux microalgues, dont nous avons décrit les propriétés vertueuses ci-dessus, nous étudierons le projet « AlgBioga » de la même startup Solaga. Ce projet a l’ambition de permettre aux foyers d’être énergétiquement auto-suffisants grâce à la production de biogaz par des microalgues et des bactéries méthanogènes. On réalise ainsi le compromis qui permet de consommer de l’énergie sans polluer : consommer moins et utiliser des sources d’énergies renouvelables capables de couvrir une demande énergétique diminuée.
Le métabolisme des algues est particulièrement intéressant pour la production de biocarburants mais également de biogaz qui peuvent être utilisés par les particuliers, comme par les industriels. Actuellement, la majorité des biogaz sont produits par la fermentation de végétaux. En respiration anaérobique, c’est-à-dire lorsqu’ils ne sont pas en présence d’oxygène, ces végétaux produisent un biogaz riche en méthane (70 à 80% de méthane mais pollution par d’autres gaz). S’intéressant à l’utilisation de la biomasse comme source d’énergie, Solaga a développé « AlgBioga » qui utilise des microalgues et des bactéries méthanogènes pour produire du biogaz. L’absorption de CO2 par les microalgues permet de produire des hydrates de carbone ou des sucres qui peuvent ensuite servir de source d’alimentation pour des bactéries capables de produire du biogaz, parmi lesquelles les bactéries méthanogènes.
Ce projet présente déjà deux améliorations majeures en comparaison à d’autres dispositifs de production de biogaz mis sur le marché. Tout d’abord, on élimine le problème de la compétitivité des terrains agricoles. En effet, là où il fallait des terrains pour cultiver les végétaux qui seraient fermentés, la culture des microalgues se fait hors sol et il n’est plus nécessaire de lui réserver des parcelles de terrain. En s’extrayant des influences et exigences du marché agricole compétitif, Solaga peut alors proposer une solution abordable pour une majorité de foyers. Par ailleurs, comme nous l’évoquions dans le paragraphe précédent, la fermentation végétale ne permet de produire des biogaz composés qu’à 70-80% de méthane. Le reste du biogaz produit étant pollué par du NH3 et des éléments sulfurés. À nouveau, l’utilisation de microalgues et de bactéries méthanogènes permet d’éviter les étapes de purification traditionnelles du méthane pur peut ainsi être directement produit.
Enfin, avec AlgBioga, on peut entrevoir le changement d’un rapport à la production et la consommation d’énergie. Revendiquant l’auto-suffisance énergétique au niveau du foyer, Solaga veut permettre une production d’énergie domestique en adaptant le design de son projet AlgBioga pour en équiper les foyers. D’un point de vue conceptuel et idéal, on ose imaginer que le fait de produire l’énergie que l’on consomme entraînera un changement de nos comportements énergétiques, une prise de conscience et une responsabilisation. Dans la dimension plus pratique et logistique, ce projet permet d’éliminer le transport du site de production au site de consommation puisque les deux sont désormais confondus. On s’éloigne de nos modèles de production et de consommation pathologiques basés sur la distanciation acheteur-producteur et supportés par des réseaux de transport et le commerce numérique polluants.
Le métabolisme des algues est particulièrement intéressant pour la production de biocarburants mais également de biogaz qui peuvent être utilisés par les particuliers, comme par les industriels. Actuellement, la majorité des biogaz sont produits par la fermentation de végétaux. En respiration anaérobique, c’est-à-dire lorsqu’ils ne sont pas en présence d’oxygène, ces végétaux produisent un biogaz riche en méthane (70 à 80% de méthane mais pollution par d’autres gaz). S’intéressant à l’utilisation de la biomasse comme source d’énergie, Solaga a développé « AlgBioga » qui utilise des microalgues et des bactéries méthanogènes pour produire du biogaz. L’absorption de CO2 par les microalgues permet de produire des hydrates de carbone ou des sucres qui peuvent ensuite servir de source d’alimentation pour des bactéries capables de produire du biogaz, parmi lesquelles les bactéries méthanogènes.
Ce projet présente déjà deux améliorations majeures en comparaison à d’autres dispositifs de production de biogaz mis sur le marché. Tout d’abord, on élimine le problème de la compétitivité des terrains agricoles. En effet, là où il fallait des terrains pour cultiver les végétaux qui seraient fermentés, la culture des microalgues se fait hors sol et il n’est plus nécessaire de lui réserver des parcelles de terrain. En s’extrayant des influences et exigences du marché agricole compétitif, Solaga peut alors proposer une solution abordable pour une majorité de foyers. Par ailleurs, comme nous l’évoquions dans le paragraphe précédent, la fermentation végétale ne permet de produire des biogaz composés qu’à 70-80% de méthane. Le reste du biogaz produit étant pollué par du NH3 et des éléments sulfurés. À nouveau, l’utilisation de microalgues et de bactéries méthanogènes permet d’éviter les étapes de purification traditionnelles du méthane pur peut ainsi être directement produit.
Enfin, avec AlgBioga, on peut entrevoir le changement d’un rapport à la production et la consommation d’énergie. Revendiquant l’auto-suffisance énergétique au niveau du foyer, Solaga veut permettre une production d’énergie domestique en adaptant le design de son projet AlgBioga pour en équiper les foyers. D’un point de vue conceptuel et idéal, on ose imaginer que le fait de produire l’énergie que l’on consomme entraînera un changement de nos comportements énergétiques, une prise de conscience et une responsabilisation. Dans la dimension plus pratique et logistique, ce projet permet d’éliminer le transport du site de production au site de consommation puisque les deux sont désormais confondus. On s’éloigne de nos modèles de production et de consommation pathologiques basés sur la distanciation acheteur-producteur et supportés par des réseaux de transport et le commerce numérique polluants.
Projet 2 : des organismes « dépolluants »
Projet 2 : des organismes « dépolluants »
Bioamplification : la concentration
d’un polluant dans l’organisme
est multipliée par 10 à chaque
maillon de la chaine alimentaire
Le poisson que nous mangeons contient dans son organisme bien plus de polluants que les poissons qu’il a lui-même ingéré. Ce phénomène est connu sous le nom de bioamplification. Puisque l’Homme est situé en haut de la chaîne alimentaire, il ingère chaque jour des aliments significativement pollués, qui peuvent avoir de réelles conséquences néfastes à terme sur la santé. Ce mécanisme est une bonne illustration de l’influence directe de la qualité de l’environnement sur celle de notre santé. Il est donc très important de préserver la qualité de l’eau, car d’infimes quantités de polluants très toxiques déversées dans ce milieu peuvent avoir des conséquences dramatiques sur la santé des populations. Ce fut le cas au Japon, dans les années 1950, lorsqu’une usine de pétrochimie déversa des résidus de mercure dans les eaux de la baie de Minamata, contaminant les poissons et par bioamplification les populations environnantes. La maladie de Minamata fut responsable de 900 décès et laissa de lourdes séquelles neurologiques, sensorielles et motrices aux survivants.
Nous nous sommes ainsi intéressés à certains organismes vivants qui possèdent des caractéristiques intéressantes pour débarrasser les milieux aquatiques des polluants : les bioaccumulateurs. Ce sont des organismes qui filtrent l’eau pour absorber les nutriments qu’elle contient dont ils se nourrissent. En filtrant l’eau, ils piègent et retiennent les polluants. C’est le cas notamment des moules. Ainsi, en plus d’être de bons indicateurs du niveau de pollution et du type de polluants que contient un milieu (pesticides, métaux, etc.), ces biofiltres pourraient aussi être utilisés à notre avantage. Des projets de dépollution basés sur ces bio accumulateurs existent déjà. Des chercheurs travaillent par exemple sur la moule zébrée Dreissena polymorpha, une espèce invasive venue de la mer Caspienne qui possède de remarquables capacités de filtration et d’accumulation. Les applications sont multiples, ces organismes pourraient être utilisés pour dépolluer les eaux des fleuves et rivières qui passent en zones urbaine, en les disposants dans des cages le long du cours d’eau qui sont remontées au bout d’un certain temps, une fois que les moules ont absorbé assez de polluants. À terme, ces méthodes de dépollution « naturelles » pourraient remplacer les produits chimiques couramment utilisés aujourd’hui pour dépolluer les eaux.
Cette méthode rencontre cependant des limites : ces organismes ne peuvent pas supporter un environnement contenant une quantité trop importante de polluants et risquent de dépérir s’ils sont introduits dans de tels milieux. Ils ne pourraient donc pas être utilisés par exemple dans les stations d’épuration ayant de fortes concentrations en polluant. De plus, cette espèce aurait besoin d’être introduite en grande quantité pour réduire significativement la pollution, car chaque bivalve a une capacité de filtration limitée (1L d’eau par jour). Or, il faut être vigilant lors de son introduction car c’est une espèce invasive qui peut perturber l’équilibre de la chaîne alimentaire, en consommant la nourriture d’autres organismes marins.
Les moules ne sont pas le seul biofiltre envisageable pour dépolluer l’eau. Certaines bactéries possèdent aussi cette capacité de décontaminer les milieux de certaines substances, en dégradant par exemple le carbone ou l’azote qu’elles utilisent pour faire fonctionner leur métabolisme. Elles pourraient ainsi être adaptées aux stations d’épuration en zones fortement urbanisées. Par exemple, cette méthode a permis au SIAAP (Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne) de diminuer la pollution de la Seine ces dernières années, en immergeant dans les eaux de rejets des stations épuratoires des matériaux spéciaux sur lesquels ces bactéries viennent se fixer et effectuer la dépollution de l’eau.
Ces projets de dépollution bioinspirés utilisant des organismes vivants ne s’attaquent pas à un verrou unique du volet alimentaire, mais résolvent un problème plus en amont (dépollution de l’environnement) et permettent de lever un ensemble de verrous.
Cette méthode rencontre cependant des limites : ces organismes ne peuvent pas supporter un environnement contenant une quantité trop importante de polluants et risquent de dépérir s’ils sont introduits dans de tels milieux. Ils ne pourraient donc pas être utilisés par exemple dans les stations d’épuration ayant de fortes concentrations en polluant. De plus, cette espèce aurait besoin d’être introduite en grande quantité pour réduire significativement la pollution, car chaque bivalve a une capacité de filtration limitée (1L d’eau par jour). Or, il faut être vigilant lors de son introduction car c’est une espèce invasive qui peut perturber l’équilibre de la chaîne alimentaire, en consommant la nourriture d’autres organismes marins.
Les moules ne sont pas le seul biofiltre envisageable pour dépolluer l’eau. Certaines bactéries possèdent aussi cette capacité de décontaminer les milieux de certaines substances, en dégradant par exemple le carbone ou l’azote qu’elles utilisent pour faire fonctionner leur métabolisme. Elles pourraient ainsi être adaptées aux stations d’épuration en zones fortement urbanisées. Par exemple, cette méthode a permis au SIAAP (Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne) de diminuer la pollution de la Seine ces dernières années, en immergeant dans les eaux de rejets des stations épuratoires des matériaux spéciaux sur lesquels ces bactéries viennent se fixer et effectuer la dépollution de l’eau.
Ces projets de dépollution bioinspirés utilisant des organismes vivants ne s’attaquent pas à un verrou unique du volet alimentaire, mais résolvent un problème plus en amont (dépollution de l’environnement) et permettent de lever un ensemble de verrous.
Projet 3 : produire près de chez nous : les fermes urbaines et la culture d’appartement
Projet 3 : produire près de chez nous : les fermes urbaines et la culture d’appartement
En moyenne, les fruits et légumes parcourent en Europe plus de 1500 km entre le lieu de production et le consommateur (source). Cette distanciation, en plus de polluer l’environnement à cause du transport, implique que les aliments doivent subir des transformations qui dégradent leur qualité (nutritionnelle, gustative et sanitaire) afin d’être conservés. Dans un objectif de développer les circuits-courts, les micro-fermes urbaines représentent une solution. Consommer des produits locaux est aujourd’hui devenu pour beaucoup un enjeu essentiel, grâce à une prise de conscience généralisée. D’après un sondage , 35 % des Français accordent davantage d’importance au caractère local de leurs aliments depuis le premier confinement. Pour répondre à cette exigence, nous pouvons penser à des structures comme par exemple les AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne), qui permettent aux consommateurs, même citadins, d’acheter des paniers de produits issus de l’agriculture de proximité, locale et responsable, ou encore « la Ruche qui dit oui », une entreprise qui met également en relation directe les producteurs et les consommateurs. Cette dernière est parvenue à tripler son nombre de commandes en France pendant le confinement. Ces organisations connaissent cependant des controverses, certains leur reprochent notamment de promouvoir un modèle de vente directe alors qu’elles ajoutent en réalité un intermédiaire de plus dans le processus de commercialisation.
L’ultime étape de cette démarche de désintermédiation [verrou 6 LIEN] serait donc d’acheter directement nos denrées alimentaires auprès du producteur, voire de les produire nous-même. Pour cela, nous avons pensé à deux projets :
Le premier projet consiste à mettre en place des fermes urbaines permacoles. Les fermes urbaines se sont multipliées ces dernières années à Paris et dans ses alentours, sur les toits des immeubles ou dans des jardins partagés. La capitale abrite aujourd’hui la plus grande ferme urbaine au monde. Située dans le bois de Vincennes, cette exploitation de 5 hectares s’intégrant au territoire urbain permet d’approvisionner en ressources alimentaires un grand nombre de citadins. S’inscrivant dans les systèmes écologiques et économiques des villes et misant sur l’optimisation de l’espace, elles montrent qu’un localisme est possible, même en habitant en ville. Mais nous n’avons pas pour seul objectif de produire des aliments locaux, nous voulons aussi produire des aliments sains. Pour cela, ces fermes urbaines doivent être en accord avec les principes de la permaculture, un mode de culture résilient, holistique, qui a pour objectif de prendre soin des Hommes tout en prenant soin de la Terre. L’exemple phare de ferme qui a fondé ses méthodes de production sur les principes de la permaculture est la ferme du Bec-Hellouin en Normandie. S’opposant au modèle de l’agriculture intensive [verrou 3], la permaculture s’inspire des interactions présentes dans les écosystèmes naturels et repose sur l’utilisation du low-tech, la rénovation écologique des bâtiments, et la valorisation des déchets, ce qui serait compatible avec un environnement urbain. Notre projet est donc de combiner ces deux démarches pour mettre en place des fermes urbaines permacoles. En plus de favoriser la santé du citadin et de l’environnement, ces espaces de partage permettraient de recréer du lien social.
Le second projet consiste en l’autoproduction, depuis chez soi, de produits alimentaires. Bien que les citadins ne disposent pas de jardins, certaines plantes peuvent être cultivées en appartement. L’entreprise Culteev souhaite ainsi recréer un « jardin d’intérieur », en concevant des mini serres qui permettent aux utilisateurs de cultiver leurs propres herbes aromatiques en appartement/maison. Ils peuvent ainsi bénéficier de produits sans pesticides nocifs pour la santé et éviter les modes de culture et de transports habituellement employés pour la production d’herbes aromatiques [verrou 5]. Faire pousser ces plantes est également un moyen de se reconnecter avec le vivant et peut représenter une forme d’ergothérapie. Cette technologie autonome nécessite peu d’intervention de la part de l’utilisateur, et s’adapte à tout environnement, même un petit appartement peu lumineux, ce qui est parfaitement compatible avec la vie des citadins. Cette méthode reste cependant restreinte pour le moment aux herbes aromatiques, il s’agirait d’étudier si elle pouvait être étendue d’autres types d’aliments (fruits, légumes). De plus, bien que peu gourmande en ressources, cette technique nécessite toutefois de l’énergie pour alimenter les LEDs qui apportent l’énergie lumineuse aux plantes, qui ne grandissent pas sous la lumière du soleil. Certains considèrent donc plutôt cette technologie comme un gadget, car, bien qu’optimisant la quantité d’intrants, accélérant la croissance de la plante et représentant un gain de temps pour s’en occuper, la culture d’appartement d’herbes aromatiques est aussi tout à fait possible dans des conditions « naturelles ».
L’ultime étape de cette démarche de désintermédiation [verrou 6 LIEN] serait donc d’acheter directement nos denrées alimentaires auprès du producteur, voire de les produire nous-même. Pour cela, nous avons pensé à deux projets :
Le premier projet consiste à mettre en place des fermes urbaines permacoles. Les fermes urbaines se sont multipliées ces dernières années à Paris et dans ses alentours, sur les toits des immeubles ou dans des jardins partagés. La capitale abrite aujourd’hui la plus grande ferme urbaine au monde. Située dans le bois de Vincennes, cette exploitation de 5 hectares s’intégrant au territoire urbain permet d’approvisionner en ressources alimentaires un grand nombre de citadins. S’inscrivant dans les systèmes écologiques et économiques des villes et misant sur l’optimisation de l’espace, elles montrent qu’un localisme est possible, même en habitant en ville. Mais nous n’avons pas pour seul objectif de produire des aliments locaux, nous voulons aussi produire des aliments sains. Pour cela, ces fermes urbaines doivent être en accord avec les principes de la permaculture, un mode de culture résilient, holistique, qui a pour objectif de prendre soin des Hommes tout en prenant soin de la Terre. L’exemple phare de ferme qui a fondé ses méthodes de production sur les principes de la permaculture est la ferme du Bec-Hellouin en Normandie. S’opposant au modèle de l’agriculture intensive [verrou 3], la permaculture s’inspire des interactions présentes dans les écosystèmes naturels et repose sur l’utilisation du low-tech, la rénovation écologique des bâtiments, et la valorisation des déchets, ce qui serait compatible avec un environnement urbain. Notre projet est donc de combiner ces deux démarches pour mettre en place des fermes urbaines permacoles. En plus de favoriser la santé du citadin et de l’environnement, ces espaces de partage permettraient de recréer du lien social.
Le second projet consiste en l’autoproduction, depuis chez soi, de produits alimentaires. Bien que les citadins ne disposent pas de jardins, certaines plantes peuvent être cultivées en appartement. L’entreprise Culteev souhaite ainsi recréer un « jardin d’intérieur », en concevant des mini serres qui permettent aux utilisateurs de cultiver leurs propres herbes aromatiques en appartement/maison. Ils peuvent ainsi bénéficier de produits sans pesticides nocifs pour la santé et éviter les modes de culture et de transports habituellement employés pour la production d’herbes aromatiques [verrou 5]. Faire pousser ces plantes est également un moyen de se reconnecter avec le vivant et peut représenter une forme d’ergothérapie. Cette technologie autonome nécessite peu d’intervention de la part de l’utilisateur, et s’adapte à tout environnement, même un petit appartement peu lumineux, ce qui est parfaitement compatible avec la vie des citadins. Cette méthode reste cependant restreinte pour le moment aux herbes aromatiques, il s’agirait d’étudier si elle pouvait être étendue d’autres types d’aliments (fruits, légumes). De plus, bien que peu gourmande en ressources, cette technique nécessite toutefois de l’énergie pour alimenter les LEDs qui apportent l’énergie lumineuse aux plantes, qui ne grandissent pas sous la lumière du soleil. Certains considèrent donc plutôt cette technologie comme un gadget, car, bien qu’optimisant la quantité d’intrants, accélérant la croissance de la plante et représentant un gain de temps pour s’en occuper, la culture d’appartement d’herbes aromatiques est aussi tout à fait possible dans des conditions « naturelles ».