Il y a trois grands blocs d'objectifs pédagogiques en HT06.
1. Compétences méthodologiques d’ingénierie sociotechnique
À l’issue de l’enseignement, un étudiant sera capable de déployer une démarche d’ingénierie sociotechnique, c’est-à-dire de mettre en place un projet en tant que sociotechnique (définition du projet et avant-projet) puis de le conduire en faisant dialoguer les enjeux sociaux-sociétaux, techniques et économiques (réalisation du projet), ce qui suppose d’être capable de :
- Modéliser le périmètre d’intervention en tant que dispositif sociotechnique (outil DST-CST), c’est-à-dire en identifiant les structures et dynamiques humaines, sociétales et techniques qui y font système.
- Faire l’analyse technique de l’objet (ou système) technique qui constitue le cœur du DST (outils d’analyse fonctionnelle/analyse de la valeur , outil Tendance & faits techniques, outil Degré de concrétisation technique, identification des verrous techniques).
- Faire l’étude historique du domaine : histoire croisée d’une part des objets (ou systèmes) techniques (histoire des « inventions » et filiations ainsi que des combats entre techniques concurrentes) et d’autre part des changements d’usages et organisations sociales affé-rentes (histoire des « innovations »).
- Faire l’histoire socio-technique du DST : montage de l’histoire technique ci-dessus avec l’histoire des organisations sociales, des systèmes culturels, d’usage, politique, réglemen-taire, etc.
- Identifier les enjeux écouménaux du DST (ou autres valeurs spécifiques du projet en question), c’est-à-dire d’une part les étendues physiques, les mondes vivants et les proces-sus vitaux communs (inter-espèces) sur lesquels le projet s’autorise à intervenir, et d’autre part comment ce projet participe de notre habiter-sur-Terre dans un dépassement du clivage nature-culture.
- Identifier les enjeux lowtech sur le DST (outil Lowtech-isation) :
- Bilan de hightech-icité : notamment dépendance aux « chemins high-tech », que ce soit du côté conception (composants usuels et savoir-faire associés, approche avec haute énergie disponible, objets commandés via numérique/informatique) ou du côté usage (habitus, « confort », technicité vs réparabilité et donc prolétari-sation, etc.)
- Pistes de lowtech-isation : avantages et inconvénients, verrous, étendue des re-mises en cause afférentes (changements d’usages, de modèle économique, etc.)
- Utiliser en tant que de besoin de tous les autres outils « Sushi » pour affiner le diagnostic sur des points précis (ex : phénomènes d’Inertie & leviers ; Prolétarisation ; Désajustement technique ; Chronodynamisme ; Grammatisation ; Seuil de contre-productivité).
- Faire la synthèse des ateliers précédents (analyse fonctionnelle ; histoire ; écoumène ; low-tech ; outils complémentaires) dans un document de synthèse.
- Établir le diagnostic final de la situation du DST pour mettre en évidence les menaces (ou difficultés) et les opportunités, dans l’esprit d’un SWOT afin de …
- … en fonction de tout ce qui précède, organiser une réunion stratégique d’orientation de la (re)conception du DST : présentation et arbitrage sur les pistes retenues afin de ré-pondre aux enjeux, menaces et opportunités identifiés.
- Mettre en projet la suite en installant les méthodes et outils de gouvernance sociotech-nique (comité de pilotage, tableau de bord, KPI, etc.) du projet, notamment face au risque classique en ingénierie que les contraintes techniques et économiques l’emportent sur certaines finalités ou fonctionnalités.
- Adapter l’état d’esprit illustré par les points précédents aux besoins spécifiques du projet, notamment en sachant articuler les 5 regards principaux d’un projet de conception (prise en charge de l’étude ; analyses ; problématisation ; invention ; restitution).
2. Compétences de lutherie méthodologique
Par analogie avec la lutherie (fabrication des instruments de musique), nous nommons lutherie méthodologique l’art d’élaborer de nouveaux outils formels (de nouveaux instruments pour l’ingénieur).
À l’issue de l’enseignement, un étudiant sera capable de créer ou enrichir des outils formels, ce qui demande d’être capable de :
À l’issue de l’enseignement, un étudiant sera capable de créer ou enrichir des outils formels, ce qui demande d’être capable de :
- Concevoir un nouvel outil formel à partir d’une notion ou d’un concept, notamment en appliquant la démarche mise en place (les trois ateliers « travail du concept » / « modèle de fiche-outil » / « exemple »)
- Critiquer et améliorer un outil existant à partir de la même démarche
- Enrichir un outil existant en apportant de nouveaux exemples
- Enrichir un outil existant quant aux spécificités d’un domaine d’ingénierie (ex : branche, filière)
3. Compétences en schématique
À l’issue de l’enseignement, un étudiant sera capable de créer ou améliorer des schémas dans le but de soutenir la pensée et/ou de communiquer, ce qui demande d’être capable de :
- Conduire un projet de schéma :
- Clarifier le sujet du schéma (notamment schéma d’un objet ou système, schéma d’un concept, ou schéma d’un projet)
- Clarifier le(s) message(s), multiplier le nombre de schémas si besoin pour éviter les schémas fourre-tout illisibles
- Choisir le bon type de représentation visuelle (distinguer schémas, illustrations, graphiques et images poétique)
- Identifier pour en tenir compte le(s) contexte(s) de diffusion techniques (ex : imprimé/numérique ; statique / animé ; couleur/noir et blanc) aussi bien que cultu-rels (culture et connaissances des lecteurs)
- Réaliser un schéma ou améliorer un schéma existant, assurer sa lisibilité :
- Développer de manière cohérente chacun des 3 niveaux architecturaux, et les harmoniser entre eux : formes macro (silhouette globale), méso (sous-parties, blocs d’éléments) et micro (les plus petits éléments)
- Choisir des formes simples et lisibles, notamment faire bon usage des picto-grammes
- Utiliser les couleurs à bon escient (la symbolique des couleurs et erreurs habi-tuelles)
- Utiliser la symbolique spatiale de manière cohérente dans tout le schéma : princi-palement la signification du haut/bas et du gauche/droite
- Équilibrer la part de texte et de graphismes selon la situation (schémas textuels, narratifs, symboliques et figuratifs)
- Utiliser les flèches à bon escient et de bonne manière (formes, cohérence, titrage)
- Donner au schéma un titre cohérent, qui met en évidence le message et qui contribue ainsi à sa compréhension