Schémas à partir d'un texte : cerner l'essentiel

Le plancton, du grec « Plankton » qui signifie « errer », regroupe ainsi l'ensemble des végétaux et animaux aquatiques, généralement de taille microscopique, qui dérivent au gré des courants.

La majorité du plancton est invisible à l'œil nu mais représente pourtant la majeure partie de la biomasse marine. En effet, le plancton est à la base de la chaîne alimentaire marine : « 1000 grammes de phytoplancton nourrissent 100 grammes de zooplancton qui donnent 10 grammes d'alevins de poissons et crustacés qui permettent de produire 1 gramme de petits poissons, ce gramme donnant 0,1 gramme de thon. Schématiquement, il faut 10 tonnes de phytoplancton pour produire 1 kilo de thon ».

En plus d'assurer la production de 60% à 80% de l'oxygène atmosphérique par le phénomène de photosynthèse, les phytoplanctons sont à la base de l'alimentation des zooplanctons, eux-mêmes consommés par les carnivores aquatiques puis

Question

Réalisez deux schémas qui pourraient accompagner ce texte. Pensez d'abord à bien choisir deux messages élémentaires que vous voulez illustrer.

Indice

On peut avoir envie de faire un seul grand schéma illustrant toutes les données, mais mieux vaut ici avoir des messages simples.

Indice

Une phrase importante : "le plancton est à la base de la chaîne alimentaire marine".

Le second message pourrait porter sur les quantités.

Solution

Exemple de schéma pour le premier message

Message élémentaire : "Le phytoplancton est à la base de la chaîne alimentaire maritime".

Dans une culture où la lecture et le temps s'écoulent de gauche à droite, le fait de placer le phytoplancton à gauche montre qu'il est au départ de la chaîne alimentaire, tandis que l'homme, tout à droite, est en "bout" de chaîne, et dépend de ce qui précède.

Sur ce schéma, et pour ne pas l'alourdir, on a mis de côté les quantités (10 tonnes, etc.), qui constituent un autre message, même si dans le titre on a fait passer l'information concernant l'oxygène.

Solution

Exemple de schéma pour le second message

Message élémentaire : "1 kilogramme de thon représente 10.000 kilogrammes de phytoplancton".

Notons que le message peut être saisi et rédigé de différentes manières :

  • 1 kilo de thon aura consommé 10 tonnes de phytoplancton

  • Un facteur multiplicatif de 10 s'applique à chaque étape de la chaîne alimentaire

  • ou Chaque étape consomme 10 fois plus que la précédente

  • Chaîne alimentaire marine : une facture exponentielle

S'agissant de quantités, on peut penser à un graphique de type croissance exponentielle (ou suite géométrique de raison 10). En abscisse, la chaîne alimentaire et en ordonnée, la masse consommée par l'étape suivante :

Mais en faisant ainsi, on a une courbe qui descend, et cela ne donne pas visuellement l'impression d'une facture qui augmente. On peut s'en sortir en désignant ce qui baisse. Et là, on comprend que c'est la "performance" de la chaîne alimentaire qui baisse, à savoir la capacité d'une étape à s'épanouir avec une quantité limitée à l'étape précédente. Comme expliqué dans la partie "un outil pour penser" du chapitre "Pourquoi apprendre...", le travail que nous menons nous fait réfléchir au contenu, nous poursuivons notre pensée, visuellement : visual thinking.

Nous pouvons donc compléter le schéma précédent :

Mais cela devient compliqué, et l'on se demande d'ailleurs s'il s'agit d'être "performant", s'il faut forcément que chaque chaînon croisse...

Cela peut nous amener à une autre approche. Ce qu'on veut montrer, c'est que lorsque l'on consomme un kilogramme de thon, on "consomme" sans le réaliser une quantité colossale d'autres organismes.

Il faut donc montrer cette "facture" ou "dette" qui s'alourdit. On pense, mathématiquement, à une intégrale (surface sous une courbe exponentielle croissante), ou figurativement à quelque chose comme une pyramide.

Remarques :

  • La pyramide n'est pas directement "exponentielle" quant à ses deux côtés latéraux, elle n'est donc pas exacte mathématiquement (on pourrait leur donner une forme courbe). Mais on a choisi cette forme car elle est, simple, connue et lisible. Pour accentuer l'effet exponentiel, on peut jouer sur la taille de police et sur l'épaisseur des tranches.

  • En rédigeant le titre, on a eu envie de ramener la quantité de thon à 100 grammes (plus raisonnable qu'1 kilo lors d'un repas individuel). On peut décider d'harmoniser les chiffres dans le schéma, ou de laisser ainsi, pour que le petit exercice de calcul mental du lecteur l'aide à mémoriser le message.

  • Vous avez peut-être eu l'idée de faire une pyramide pour le premier message : c'était tout à fait possible, on y aurait gagné l'idée de "base" (le phytoplancton, base de la vie marine, serait aussi la base architecturale et géométrique de cette pyramide), mais on y aurait perdu le repérage géographique océan / terre et une certaine mise en scène de la vie marine.